Morphogenèse de la prostate
Marie-Christine Dauge, Vincent Delmas
Service d’Anatomie et de Cytologie Pathologique, Groupe Hospitalier Bichat Claude Bernard et Laboratoire d’Anatomie, UFR Necker Enfants-Malades, Université Paris V


L’organogenèse de la prostate est un élément majeur de la différenciation des voies génito-urinaires basses masculines. Il existe une prédétermination sexuelle par cascade génique impliquant les gènes WT1, SF1, SOX9, TDFA, avant toute sécrétion hormonale, le gène SRY n’expliquant pas la totalité de cette détermination.
Les gonocytes se forment à 3 SPC (semaines post conceptionnelles), migrant vers les crêtes génitales à partir de 4 SPC, et secrètent leurs hormones (antimüllerienne, testostérone) à partir de 7 SPC. La prostate se différencie à partir de la 9ème SPC sous forme de mésenchyme, puis de bourgeons épithéliaux. Ceux ci envahissent le mésenchyme en se divisant et se multipliant. Par un mécanisme apoptotique, les cavités glandulaires se creusent à partir de 12 S. Les différents bourgeons forment les différentes zones prostatiques, ébauchant l’anatomie de la prostate adulte.
Les cellules secrètent rapidement les antigènes épithéliaux et musculaires lisses, puis les antigènes spécifiques de la prostate (PSA, PAP), de même, pour certaines que les antigènes du système endocrinien diffus. On note également, dès 18 SA, une sécrétion de mucines.
A partir de 20 SA, les androgènes fœtaux diminuent et sont relayés par les œstrogènes materno placentaires qui induisent une prolifération glandulaire et, souvent, une métaplasie du revêtement épithélial.
Ainsi, à la naissance, la prostate a déjà reçu toutes les inductions qui la guideront au cours de la vie.