Identité morphogénétique de la virole périchondrale des os endochondraux
C. Nyssen-Behets, B. Lengelé
Unité d’Anatomie Humaine, Université Catholique de Louvain, 52/5240 avenue Emmanuel Mounier, B 1200 Bruxelles (Belgique)


Identifiée par Lacroix il y a quelque 60 ans, la virole périchondrale a été décrite comme la première lame calcifiée formant une gaine osseuse d’origine membraneuse autour de l’ébauche cartilagineuse de tout os long. Très rapidement au cours du développement fœtal et jusqu’à la fin de la croissance, cet anneau minéralisé se cantonne à l’encoche d’ossification de Ranvier. Il est censé participer à la chondrogenèse et à l’ostéogenèse.
Plus récemment, nous avons vérifié que la virole périchondrale possède les caractéristiques microradiographiques et histologiques fondamentales du tissu chondroïde, à savoir une matrice fortement et irrégulièrement minéralisée ménageant des lacunes confluentes occupées par de volumineuses cellules d’allure chondrocytaire.
La détection immunohistochimique des protéines de la matrice extracellulaire de la virole périchondrale a permis d’établir une composition distincte de celle de la matrice osseuse. En effet, elle contient davantage d’ostéonectine et de sialoprotéine osseuse que celle de l’os. Par contre, sa teneur en ostéocalcine est très faible.
La nature chondroïde de la virole périchondrale lui confère, de par les propriétés biomécaniques spécifiques de ce tissu, un rôle de premier plan dans le contrôle des processus de modelage donnant à chaque os long sa forme définitive.