Etude anatomique de l'Evolution du sacrum chez les Hominidés
N. Pirró1, P. Adalian2, C. Brunet1, P. Champsaur1, O. Dutour2
1 Laboratoire d’Anatomie Professeur Di Marino, 2 Laboratoire d'Anthropologie Professeur Dutour. Faculté de Médecine de Marseille - secteur Timone, 27 Bd. Jean Moulin, 13385 Marseille Cédex 05


BUT : évaluer les variations morphologiques du sacrum au cours de l’Evolution.

MATERIEL et METHODES : 189 sacrums ont été étudiés (humains, n=122, Primates n=66, Australopithèque, n=1). Pour chaque sacrum, 35 paramètres ont été mesurés.

RESULTATS : Le nombre de vertèbres sacrées était différent selon les espèces, maximal chez les Grands Singes et minimal chez les Cercopithécidés. L’hypobasalité étaient plus fréquente chez l’Homme et les Grands Singes. Au cours de l’Evolution, la courbure sacrée a augmenté alors que l’angle sacré est devenu plus aigu. L’extension latérale du sacrum s’est accompagnée d’un accroissement de superficie et d’une modification de la surface auriculaire.

DISCUSSION : L’évolution du sacrum résulte d’adaptations à des contraintes locomotrices. L’élargissement du sacrum permet de supporter le poids du tronc lors de la station érigée alors que les modifications de la surface auriculaire permettent une meilleure répartition des contraintes au niveau de l’articulation sacro-iliaque. L’augmentation de l’angle lombo-sacré, facilite l’équilibre lors de la station érigée par une meilleure répartition des forces musculaires. Si le sacrum de Lucy semble adapté à la bipédie par certains caractères, sa morphologie présente des stigmates d’une marche imparfaite.

CONCLUSION : Le rôle des contraintes locomotrices a été primordial dans l’évolution du sacrum. L’augmentation des contraintes obstétricales secondaires au processus d’encéphalisation chez l’Homo sapiens pourrait avoir modifié le rythme de croissance du crâne foetal et la durée de gestation.