L’expression
de la protéine de stress HSP 86 dans la lignée germinale : un
mécanisme de protection chez l’homme?
N.
Vanmuylder, M.-A. Lambot, J.-C. Noël, M. Rooze, S. Louryan
Laboratoire d’Anatomie et Embryologie, CP 619, Faculté de Médecine,
Université Libre de Bruxelles, route de Lennik 808, B 1070 Bruxelles
Dans un travail antérieur,
nous avons pu observer que la lignée gonocytaire de la souris se caractérisait
par une expression permanente de la protéine de choc thermique HSP 86,
laquelle permettait, entre autres propriétés, de suivre les voies
de migration des gonocytes mâles et femelles au cours de leur mise en place.
L’objectif du présent travail est de s’assurer de la reproductibilité
de semblables résultats dans l’espèce humaine. A cette fin,
nous avons collecté plusieurs spécimens de fœtus humains masculins
et féminins, et avons grâce à une méthode immunohistochimique
analysé l’expression de HSP 86.
Bien que nous n’ayons pas accès à des embryons aussi précoces
que chez la souris, les résultats se sont montrés très semblables
à ce qui fut observé dans le modèle murin. Par ailleurs,
l’expression de HSP 86 se poursuit au sein des cellules germinales “adultes”,
comme cela avait été démontré chez la souris par d’autres
auteurs2. De surcroît, nous avons pu démontrer que cette expression
était également retrouvée dans certaines tumeurs germinales.
Ces résultats doivent être rapportés aux observations réalisées
chez la drosophile, chez qui l’inactivation de la protéine HSP 90
(homologue de la 86 mammalienne) “démasque” des mutations spéciantes3.
Il est postulé que HSP 86 pourrait chez le mammifère jouer un rôle
de “chaperon” susceptible de protéger les cellules germinales
contre des mutations délétères. Son inactivation par un stress
(thermique ou d’une autre nature) constituerait un des facteurs épigénétiques
pouvant mener à un processus macroévolutif.
1 Vanmuylder N., Werry-Huet A., Rooze M., Louryan S. Anat Embryol 205: 301-306,
2002.
2 Lee SJ. Mol Cell Biol 10: 3239-3249, 1990.
3 Rutherford S., Linquist S. Nature 396: 336-342, 1998.