Ponction de villosités choriales et fluorescence in situ par hybridation pour un diagnostic prénatal chromosomique précoce
C. Goumy(1), M.-N. Bonnet-Dupeyron(1), H. Laurichesse(2), C. Francannet(3), J.-Y. Jaffray(1), A. Geneix(1), D. Lemery(2), P. Vago(1)
(1) Cytogénétique Médicale, (2) Médecine Fœtale et (3) Conseil Génétique,
Faculté de Médecine, CHU – BP38, 63001 Clermont-Ferrand cédex


Le diagnostic prénatal chromosomique (DPNC) est classiquement réalisé à partir d’une amniocentèse pratiquée vers la 16ème semaine d’aménorrhée (SA). Le caryotype est obtenu 10 à 15 jours plus tard. Si une interruption de grossesse (ITG) est indiquée, elle n’intervient pas avant vers 18 SA. Un DPNC plus précoce est possible, par ponction de villosités choriales (PVC), dès 11SA, et par fluorescence in situ par hybridation (FISH) pour un résultat fiable dans les 24 heures suivant le prélèvement. Cependant, vu le caractère non exhaustif mais orienté des investigations en cytogénétique moléculaire et le risque de contamination des cultures par des cellules d’origine maternelle, les indications d’un tel DPNC sont à limiter aux cas pour lesquels la FISH sur noyaux interphasiques est en mesure de fournir une réponse à la question d’ordre cytogénétique posée.
Nous rapportons ici une série de 26 cas, pour lesquels un DPNC a été réalisé entre 11 et 14SA pour « signe d’appel échographique (SAE) » (n=18 : 16 hygroma, 1 malformation cérébrale et 1 malformation digestive), pour « âge maternel supérieur à 40 ans » (n=5) ou pour « translocation parentale » (n=3).
Pour les 2 premières indications, la FISH a été réalisée avec des sondes LSI 13 et 21 et CEP X, Y et 18 (AneuVysion) ; en cas de translocation parentale, des sondes LSI et CEP ont été spécifiquement choisies. Dans tous les cas, le sexe a été vérifié, avant culture, avec des sondes CEP X et Y.
En cas d’hygroma (16 cas), la FISH a révélé une anomalie du nombre des chromosomes étudiés dans 10 cas (62,5%) : T21 dans 5 cas, Turner dans 2 cas, T18 dans 2 cas et T13 dans 1 cas. Pour les 2 autres cas de SAE et pour les 5 cas d’âge maternel, la FISH n’a pas révélé d’anomalie du nombre des chromosomes étudiés. En cas de translocation parentale (3 cas), la FISH a révélé une transmission déséquilibrée dans 2 cas (présence d’un dérivé de la translocation : der(7)t(7;21)(q35;q22)mat ; der(5)t(5;10)(p12;p12)pat) et une transmission équilibrée (observation de métaphases) dans le 3ème cas. Le caryotype de contrôle a été systématiquement établi, après culture. Dans 24/26 cas, il a confirmé les résultats de la FISH. Dans 2 cas, ce sont les cellules maternelles qui ont proliféré : par FISH avec des sondes spécifiques de l’anomalie, des noyaux (et des métaphases fœtales dans 1 cas) aneuploïdes ont été retrouvées, après culture, parmi les cellules maternelles.
CONCLUSIONS : 1) un DPNC rapide et fiable au 1er trimestre est possible, en conjuguant PVC et FISH ; 2) la FISH seule doit être apte à répondre, sur noyau interphasique, à la question posée en raison du risque de contamination maternelle après culture ; 3) les indications doivent donc être limitées aux translocations parentale et aux SAE très évocateur d’aneuploïdie viable.